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Article complet paru dans cybepresse.ca
Publié le 29 décembre 2010 à 08h20 | Mis à jour le 29 décembre 2010 à
08h20
La SPA de Granby veut retrouver les coupables
Marc Gendron -La Voix de l'Est
(Granby)
Quand Geneviève Sabourin et son conjoint Ken France ont été appelés pour
aller secourir une chienne et sa portée de chiots, abandonnés dans un fossé
du chemin Stagecoach, à Lac-Brome, ils savaient qu'ils avaient affaire à des
bêtes qui venaient de traverser des moments bien difficiles. Ils n'avaient
toutefois aucune idée du traitement horrible que certains d'entre eux
avaient subi.
«C'est une amie qui nous a appelés en renfort, raconte la dame. Sa fille
avait aperçu les chiens dans le fossé. Elle savait que mon mari et moi
aimons beaucoup les animaux. On s'est tout de suite rendus sur les lieux.»
C'était le 22 décembre, aux alentours de 18heures. Avant de quitter sa
demeure, Mme Sabourin a contacté les gens de la SPA de Granby pour leur
demander d'intervenir. Ils seraient là dès que possible, lui a-t-on alors
assuré.
«Quand je suis arrivée, j'ai vu la chienne et six petits d'au plus huit ou
neuf semaines au fond d'un fossé, reprend Mme Sabourin. Au début, elle ne
voulait pas qu'on l'approche. Elle se mettait entre nous et ses bébés. Mais
au bout d'une trentaine de minutes, mon mari a réussi à gagner sa confiance.»
La chienne et sa portée de chiots étaient mal en point: ils étaient trempés,
transis de froid, mais ce n'était en rien comparable au spectacle qui allait
s'offrir aux yeux du couple de l'autre côté de la rue, dans un autre fossé.
«Mon mari a fini par réussir à mettre une laisse à la chienne. Tout de
suite, elle l'a attiré de l'autre côté de la rue où on a découvert un autre
chiot. Il était couché sur le côté, il tremblait et avait les yeux mi-clos.
C'était clair qu'il n'allait pas bien.»
Mort en route
Geneviève Sabourin a pris le petit dans ses bras, l'a emmitouflé dans une
couverture et l'a emmené dans une camionnette. C'est là, en lui flattant la
tête, qu'elle a constaté qu'il était gravement blessé.
«En passant ma main sur lui, j'ai senti quelque chose de dur, de métallique»,
se souvient-elle.
Les deux pointes métalliques qu'elle décelait sous ses doigts étaient en
fait des clous qui avaient été enfoncés dans le crâne du petit animal à
l'aide d'un pistolet pneumatique. Un examen sommaire de l'état de la mère a
révélé qu'elle aussi avait reçu pareil traitement.
Si cette dernière a pu survivre, son rejeton n'a pas eu autant de chance.
Son petit coeur a cessé de battre pendant que les gens de la SPA de Granby
transportaient toute la meute vers leurs installations de la rue Reynolds.
Retrouver les coupables
«Ce que l'on espère, c'est d'arriver à retracer les gens qui ont commis ces
gestes horribles, indique Jean Martin, directeur de la SPA de Granby. Il
faut que ceux qui en ont été témoins, que ceux qui savent où on peut trouver
les propriétaires de ces pauvres animaux brisent le silence. Ce que l'on
pense, c'est que celui qui a fait ça voulait clairement tuer ses animaux,
mais que, comme ce n'était pas aussi efficace qu'il l'espérait, il a décidé
d'aller les abandonner dans un fossé. On ne peut pas laisser ce crime impuni.»
La cruauté envers les animaux constitue une offense grave punissable par une
peine de prison. Les gens reconnus coupable par une cour de justice d'avoir
fait souffrir inutilement un animal sont passibles d'une peine
d'emprisonnement maximale de cinq ans.
Mais encore faut-il retrouver le ou les auteur(s) de ces gestes.
«C'est pourquoi nous demandons la collaboration de la population, indique M.
Martin. S'ils ont des informations à nous transmettre, ils peuvent nous
joindre pour nous les partager.»
Geneviève Sabourin croit pour sa part que les gens qui ont fait preuve
d'autant de cruauté doivent être punis, mais qu'ils doivent également
recevoir de l'aide.
«Quand j'ai su ce qui avait été fait aux chiens, j'ai été sous le choc
pendant deux jours, confie-t-elle. Même si ce geste est cruel, je n'ai pu
m'empêcher de me demander ce qui a pu motiver quelqu'un à agir ainsi, ce qui
a pu lui manquer à ce point dans sa vie pour lui donner envie de faire
souffrir des animaux comme ça.»
En bonne santé
Aujourd'hui, la chienne, surnommée affectueusement Spike par les employés de
la SPA, va déjà beaucoup mieux. Un vétérinaire a retiré le long clou qui lui
avait transpercé le crâne et qui, par miracle, n'a rien atteint de vital.
Les six chiots qui ont survécu prennent aussi du mieux et bientôt, lorsque
la période des Fêtes sera terminée, ils seront rendus disponibles pour
adoption.
Les gens qui détiennent des informations sur les propriétaires de ces
animaux ou sur les circonstances entourant les mauvais traitements qu'ils
ont subis sont priés de contacter la direction de la SPA de Granby au (450)
378-6006.
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